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60s–70s

Le bouillonnement

New-York

1960+

New York

En 1973, un an après son passage chez Balanchine au Grand Théâtre, Karole Armitage part à New York suivre les cours de Merce Cunningham, qui l’engage dans sa compagnie.

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Studio de Merce Cunningham à West Village

Studio de Merce Cunningham à West Village

Danièle Golette Barde, danseuse &chorégraphe

« J’allais prendre des cours très régulièrement à New York, chez Jeanette Stoner (technique Nikolais). L’été, il y avait des classes ouvertes à tous, les pros comme le boulanger du coin. Je me souviens d’un pizzaiolo italien, petit et très rond : tout à coup, je l’ai vu bouger et… c’était dingue ! Et d’un noir américain, énorme : jamais je n’ai vu autant de sensualité chez quelqu’un, ses mouvements étaient minimalistes mais superbes. Il y avait un enthousiasme général, ce côté just do it libérateur ! » 

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Danièle Golette-Barde et Jan-Louis Kilcher
Martha-Graham

Diane Decker, danseuse & chorégraphe

« J’ai découvert la danse contemporaine à New York en 1974, chez Martha Graham et Merce Cunningham. Je n’avais pas l’intention de devenir danseuse. Ayant obtenu une bourse pour faire des études aux Etats-Unis, j’ai pris des cours de danse à l’université et rapidement décidé de m’y consacrer. La danse contemporaine a agi comme une révélation. J’ai adoré la technique Graham.

 

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Martha Graham

Martha Graham, en répétition dans son studio de Carnegie Hall, Manhattan

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Martha Graham
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Martha Graham
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Diane Decker 1987

Diane Decker (1987, Salle Patiño, dans sa création, Lysis)

Cependant, en rentrant en Suisse, j’ai réalisé mon projet d’entreprendre des études de lettres à l’Université de Lausanne. Parallèlement, pour retrouver cette danse, j’ai cherché et découvert qu’il s’était créé un petit milieu contemporain lausannois : Viveca Nielsen, Dominique Genton ou Marie-Jeanne Otth, Philippe Saire et Fabienne Berger inventaient cette profession, essayaient d’exister en solo ou en collectif.

Puis, j’ai bifurqué et entamé l’école de psychomotricité à Genève. C’est là que j’ai rencontré Noemi Lapzeson, héritière de la technique Graham. J’ai donc suivi ses cours régulièrement à l’ERA. »

Fabienne Abramovich, danseuse & chorégraphe

« En 1985, je suivais les cours de Noemi Lapzeson depuis environ deux ans. Ses élèves pouvaient présenter des solos à la Salle Patiño : j’ai longtemps travaillé Marguerites, une pièce basée sur L’Homme Atlantique de Marguerite Duras. Je portais une jupe culotte jaune pâle trouvée aux Puces, absolument épouvantable mais pratique. Malgré les solos que j’avais enchaînés depuis l’Atelier Baudit, j’étais morte de trouille. 

A la fin de cette année, Noemi me dit : ‘La Fondation des bières Kronenbourg (ou l’équivalent) offre une bourse pour New York. C’est la Fab que j’ai choisie !’ 

Elle avait vu le potentiel d’un parcours et m’offrait une chance incroyable. J'ai suivi différents cours: ceux de Trisha Brown, Steve Paxton, Merce Cunningham ou de release technique. C’était impressionnant. Génial. J’ai bossé comme une folle. J’ai invité Pauline de Groot pour un stage : le culot de la jeunesse ! C’était une période excitante, mais difficile avec l’explosion du sida. »

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1993. Fabienne Abramovich © Isabelle Meister
Martha-Graham-Noemi

Noemi Lapzeson

Lauréate d’une bourse de la Juilliard School, Noemi Lapzeson arrive à New York en 1957. Elle y suit les cours de José Limón, Alwin Nikolais et Alfredo Corvino. A 17 ans, exilée de son Argentine natale et du cocon familial, l’adaptation est rude. Elle confie pleurer en lisant Balzac et se consoler en jouant du piano chez Philip Glass. Sidérée par une représentation de Clytemnestre, elle rejoint la compagnie de Martha Graham en 1959 et y reste huit ans comme soliste et professeure de l’école. Elle co-fonde ensuite la London School and Theatre of Contemporary Dance, à Londres, avec Robert Cohan. C’est là qu’elle rencontre Laura Tanner qui y suit un cursus, de 1975 à 1978, avant qu'elle ne file à New York passer trois ans chez Merce Cunningham.  

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Fin des années 50. New York. Noemi Lapzeson

Fin des années 50. New York. Noemi Lapzeson, à l’époque de ses études à La Juilliard School puis lors d’une lecture-démonstration de la technique Graham.

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Noemi Lapzeson danse Sky

Fin des années 60. London Contemporary Dance Theatre, Noemi danse Sky, chorégraphie de Robert Cohan.

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1984. Noemi Lapzeson © Jesus Moreno – Collection Laura Tanner

1984. Salle communale de Plainpalais. Solo, création danse-photos de Laura Tanner et Jesus Moreno

Citation-Decker

Diane Decker, danseuse et chorégraphe

« On n’avait rien. On débroussaillait tout. Mettre en place des collectifs, des studios, des réseaux, des subsides, créer un milieu, former la critique. Tout était à inventer. Ce sont les meilleurs moments. »

ERA

1970-

ERA Études et Rencontres Artistiques

Jean-Pierre Pastori, journaliste

« Lieu de soutien et de provocation de la danse contemporaine, l’ERA a aussi joué un rôle en tant que centre d’enseignement. »

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1988, répétition de Désir d’azur © Jesus Moreno

1988. Répétition de Désir d’azur avec Armand Deladoey et Sarah Ludi (création de Noemi Lapzeson)

  Hôtel particulier de la rue Charles-Bonnet imaginé comme une mini université artistique, l’ERA (Etudes et rencontres artistiques) d’Anita Collet-Oser a cristallisé les ambitions de la première génération des danseurs contemporains face au néoclassicisme de Balanchine et Patricia Neary au Ballet du Grand Théâtre – expression d’une « querelle des anciens et des modernes » selon Jean-Pierre Pastori.

Un peu d'histoire…

Cours de modern jazz, ateliers, stages, salles de répétition et spectacles, le « centre chorégraphique » confié à Philippe Dahlmann (Phil du fameux duo Pit et Phil ) fourmille d’initiatives associant avant-gardistes locaux et internationaux. 

Dans les années 70, les vedettes de l’école américaine y donnent des stages très suivis : Betty Jones (technique Limón), Susan Buirge (technique Nikolais ; elle dirigera le groupe Danse-Théâtre ERA dès novembre 1973), la néo-zélandaise Juliet Fisher (technique Martha Graham) ou le finlandais Jorma Uotinen (groupe de recherches de l’Opéra de Paris de Carolyn Carlson).

Invitée par Tane Soutter, Noemi Lapzeson y donne des stages puis des cours réguliers dès 1981. Y assistent Laura Tanner, Philippe Saire, Odile Ferrard, Diane Decker, à qui Noemi demandera rapidement d’assurer des cours pour débutants.

Toutes et tous utilisent également les salles du rez-de-chaussée pour développer leurs recherches, répéter et représenter solos et performances.

ERA-Ateliers

Les ateliers

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1973 Stages de danse – presse

 

1973, stage d’un mois à l’ERA. Soliste au sein de la José Limón Dance Company, Betty Jones a créé de célèbres duos avec Fritz Lüdin et enseigné des dizaines d’années à la Juilliard School puis dans leur école basée à Hawaii. 

 

1973, stage d’un mois à l’ERA.

1979, Jorma Uotinen et Juliet Fisher, invités à l’ERA par Tane Soutter.

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Tane Soutter © Renée Morgan

Tane Soutter

Danièle Golette Barde, danseuse & chorégraphe

« Je suis un peu nostalgique de cette période, un monde expérimental qui donnait tellement de liberté et d’ouverture. »

ERA-Repetitions

Les répétitions

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Laura Tanner et Gilberto Ruiz Lang

Laura Tanner et Gilberto Ruiz Lang

Medee
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1986, Noemi Lapzeson, répétition de Je deviendrai Médée

1986, Noemi Lapzeson, répétition de Je deviendrai Médée

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13 avril 1987, répétition de Lussa avec Armand Deladoey © Jesus Moreno

13 avril 1987, répétition de Lussa avec Armand Deladoey

1986. Lussa, performance réalisée au Musée Rath

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1988, répétition de Désir d’azur © Jesus Moreno

1988. Répétition de Désir d’azur avec Armand Deladoey et Sarah Ludi (création de Noemi Lapzeson)

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1988, répétition de Désir d’azur avec Armand Deladoey et Sarah Ludi
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Projet d'affiche Désir d'Azur © Jesus Moreno

Projet d'affiche pour Désir d'Azur

ERA-Spectacles

Les spectacles

1973. Betty Jones et Fritz Lüdin, Voyage pour un clown et un ange

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1981, performance de Noemi Lapzeson et Eduardo Kohan

1981. Performance de Noemi Lapzeson et Eduardo Kohan produite par Contrechamps

1981. Performance de Noemi Lapzeson et Eduardo Kohan produite par Contrechamps

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1984, Laura Tanner et Diane Decker, Tiempo © Jesus Moreno

1984, Laura Tanner et Odile Ferrard, Tiempo (création de Laura Tanner)

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1984, Laura Tanner, Tiempo (création de Laura Tanner)

1984. Laura Tanner, Tiempo (création de Laura Tanner)

CAC

1974-

Le Centre d’Art
Contemporain (CAC)

Adelina Von Fürstenberg, fondatrice du Centre d’Art Contemporain

« Il y avait toujours une raison d’être, de se réunir, d’écouter les artistes transmettre leur expérience. Il n’y avait pas de distance. 50 à 70 personnes venaient voir les performances, artistes, amateurs d’art, étudiants et professeurs d’université, scientifiques du CERN… aucune séparation entre l’artiste et son public, pas de discours tout faits mais des ‘bords plateau’ une bonne partie de la nuit. »

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1978. John Cage à Patiño

1978. Salle Patiño. John Cage. 
Au premier rang, on reconnaît la réalisatrice Patricia Plattner.

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Adelina von Furstenberg

Adelina Von Fürstenberg, fondatrice du Centre d’Art Contemporain

« Dès 1974, j’ai monté le Centre d’Art Contemporain dans les sous-sols de la Salle Patiño – expositions temporaires, performances, concerts, conférences, projections de films, à l’image des Kunsthalle germaniques. 

Le succès du West Broadway Festival, en 1976, consacrait l’influence multidisciplinaire et américaine du mouvement contemporain tout en avivant l’atmosphère de révolution artistique fomentée dans les sous-sols. Un retour aux sources, en quelque sorte, puisque le mouvement moderne était né au Tessin, grâce à la colonie de Monte Verità, avant de se réfugier aux Etats-Unis et en Amérique Latine aux débuts de la Seconde guerre mondiale. »

« Les amitiés créées à New York, lors de mes séjours estivaux, nous permettaient de combiner des invitations personnelles avec des tournées dans toute l’Europe. Le bruit circulait librement, la communication fonctionnait simplement entre les institutions. C’était spontané, on ouvrait nos maisons pour accueillir les artistes chez nous. » 

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1977. John Armleder et le groupe Ecart. CAC Patiño.

John Armleder et le groupe ECART

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1979. Sheryl Button.

Sheryl Sutton

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1978. Joan Jonas

Joan Jonas

Monte-Verita

Monte Verità

Colonie fondée à l’automne 1900 sur les hauteurs d’Ascona, au Tessin, Monte Verità prônait un mouvement pour une vie saine autour des médecines naturelles, du végétarisme strict, de l’égalité des sexes et de la vie communautaire. 

Ce fut également l’un des principaux lieux de création de la danse d’expression moderne. Les cours de l’école d’été du mouvement, dirigée par Rudolf von Laban, s’articulèrent, de 1913 à 1919, autour de la danse, du chant, de la parole et des spectacles accueillant Mary Wigman, Isadora Duncan ou Suzanne Perrottet.  

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1914. Troupe de Rudolf von Laban. Monte Verita.

1914. Monte Verità. Troupe de Rudolf von Laban.

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Mary Wigman au Monte Verità

Mary Wigman au Monte Verità

Palais-Expositions

Nomade à partir de 1977, le Centre d’Art Contemporain s’installe entre 1983 et 1986 dans une halle de l’ancien Palais des expositions. « Les spectacles de danse minimaliste, aux décors très simples, côtoient nos performances. En réalité, la danse s’est plus développée que la peinture. »

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1983. Lucinda Childs au Palais des Expositions

1983. Lucinda Childs danse devant les panneaux de Sol LeWitt au Palais des Expositions

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1985. Christian Marclay au Palais des Expositions

1985. Christian Marclay au Palais des Expositions

1985. Duets, Karole Armitage et Joseph Lennon en répétition au Palais des Expositions, sur une composition de David Linton

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1985. Duo de Karole Armitage au Palais des Expositions

1985. Duets, Karole Armitage et Joseph Lennon au Palais des Expositions

Adelina Von Fürstenberg, fondatrice du Centre d’Art Contemporain

« Noemi Lapzeson a dansé le jour de l’inauguration du Centre d’Art à l’ancien Palais des expositions. Comme une sorte de bon augure, elle a dansé dans toute la salle. Un geste artistique qui entrait en résonance avec notre propre mythologie intérieure. » 

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Noemi Lapzeson
Ecole-Danse-GE

1975–

L’Ecole de danse de Genève

L’Ecole de danse de Genève prolonge, sous cette nouvelle enseigne indépendante, l’Ecole de danse du Grand Théâtre exigée par Balanchine. Cédée par la Fondation du Grand Théâtre afin de satisfaire aux directives du Conseil municipal et de la Commission des beaux-arts et de la culture, lassés de constater que l’institution ne fournit pas au Ballet les recrues attendues mais accueille tout aussi bien les amateurs, elle est reprise en 1975 par Beatriz Consuelo et Claude Gafner. Dédiée à la formation de l’élite classique, l’école s’ouvrira progressivement aux chorégraphes de la scène contemporaine. 

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Prisca Harsch et Fiona Sanmartin (de dos). © Michel Blanc

Début des années 80. Workshop de l’Ecole de danse. Prisca Harsch et Fiona Sanmartin (de dos).

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1980'2s. Cours de pas de deux. Ecole de danse Genève © Michel Blanc

Début des années 80. Cours pas de deux. En académique blanc, devant : Frédéric Gafner. A sa droite, Patrice Delay et Fiona Sanmartin. A leur droite : Nicolas Maye et Valérie Bouvard. Couple du fond : Prisca Harsch et Gilles Jobin.

Laura-Smeak
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Cours de Laura Smeak à l'Ecole de Danse de genève

Cours de Laura Smeak.

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Cours de Laura Tanner à l'Ecole de Danse de Genève

Cours de Laura Tanner. 
Devant en débardeur noir : Frédéric Gafner. Derrière : Gilles Jobin, Anja Schmidt, Tamara Bacci, Prisca Harsch, Patrice Delay et Nicolas Maye.

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Brigitte Matteuzzi

Brigitte Matteuzzi, professeure de modern jazz.

Le parcours entre art et variétés de Brigitte Matteuzzi

Prisca Harsch, danseuse & chorégraphe

« A la tête de l’Ecole, Beatriz (Consuelo) était une femme qui avait beaucoup d’ambition pour nous : elle venait des Ballets du Marquis de Cuevas et du Grand Théâtre. Très exigeante (nous devions nous peser une fois par semaine), elle nous faisait peur mais elle était extraordinaire, faisant preuve d’une fantastique capacité de don de soi, d’un amour passionné de la danse et du cinéma. Très classique au départ, l’Ecole s’est ouverte petit à petit aux chorégraphes contemporains : Laura Tanner ou Guilherme Botelho. »

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Beatriz Consuelo. Ecole de danse de Genève.

Palliant avec élégance le manque de studios de répétitions, Beatriz Consuelo prête ses salles de danse aux danseuses et chorégraphes, la plupart intervenant dans ses cours.

 

1981. Fraîchement arrivée à Genève, Noemi Lapzeson y répète son fameux solo There is an other shore you know ; puis sa seconde collaboration avec le flûtiste Igor Francesco, Limbes : état vague en 1984.

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1981. Répétition Another Shore you know. ©  Jesus Moreno
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1981. Répétition Another Shore you know. ©  Jesus Moreno
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1981. Répétition Another Shore you know. ©  Jesus Moreno
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1981. Répétition Another Shore you know. ©  Jesus Moreno
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1984. Limbes et Etat vague. © Jesus Moreno

1984. Laura Tanner et Odile Ferrard travaillent la chorégraphie de Laura, Tiempo.

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1984. Laura Tanner et Fabienne Abramovich Tiempo © Jesus Moreno Collection Laura Tanner

1993. Laura Tanner (à gauche), Simone Ferro (au fond) et Mena Avolio (à droite) pour la création de Laura, Au milieu de nulle part.

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1993 Au Milieu de nulle part. © Jesus Moreno Collection Laura Tanner
Atelier-Baudit

1979–86

Atelier Danse Baudit

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Atelier Danse Baudit

Danièle Golette Barde et Marie-Lou Mango dans l'atelier rue Baudit

Daniele-Barde-Golette
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Daniele Barde Golette 1983

Danièle Golette Barde, danseuse et chorégraphe

« J’ai rencontré Marie-Lou Mango pendant un stage de Carolyn Carlson à Avignon. Complémentaires, nous avons décidé d’ouvrir un atelier de danse aux Grottes et avons trouvé le lieu idéal dans une ancienne fabrique de voiles pour bateaux, rue Baudit. A cette époque, il émanait des Grottes une ambiance de quartier un peu marginale, très spontanée. On rencontrait des artistes, on faisait des fêtes, on dansait dans la rue.

L’atelier était ouvert à toute le monde, à la mode new-yorkaise : nous accueillions pour nos cours aussi bien des artistes que des architectes, des enseignants, des secrétaires, des comédiens, des étudiants, hommes, femmes… désireux de découvrir la technique Nikolais que nous pratiquions et l’improvisation. 

De même pour les stages organisés : Paul Silber et Clara Harris (acteurs du Roy Hart Theatre, productions d’avant-garde sur l’extension du registre vocal) sont venus régulièrement, Bénédicte Billet (danseuse chez Peter Goss et Pina Bausch), Patricia Bardi (américaine férue d’impro), le groupe du stage Sheryl Sutton, Lenny et Frank Hatch (proposition de kinesthésie mise au point avec Moshe Feldenkrais, inventeur de la méthode éponyme), le percussionniste Ali Lagrouni (devenu peintre) qui rythmait nos séances de travail… »

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1984. Atelier Danse Baudit

1984. Salle Patiño. Répétition de La vie en rose
De g à dr: Marie-Claire Baumann, Danièle Golette Barde, Marie-Lou Mango, Isabelle Braillard-Ducimetière

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1984. Atelier Danse Baudit. La Vie en rose.
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1984. Atelier Danse Baudit. Salutations Printanières.

1984. Salle Patiño. La vie en rose (salutations printanières)

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Fabienne Abramovich, années 80

Fabienne Abramovich, danseuse et chorégraphe

« En arrivant à Genève en 1980-81, je voulais reprendre contact avec la danse classique. J’étais très sportive, gymnastique artistique, course et surtout judo – mon beau-père pensait qu’une fille devait savoir se battre. 
Le judo se définit par un éventail de règles, une morale et une équipe qui offrent le droit de perdre et l’excellence pour gagner. C’est un terrain extrêmement sain et bienveillant… que j’ai retrouvé chez Danièle et Marie-Lou aux Grottes, en y découvrant les ressorts de la danse contemporaine.

Là, tout était possible : cours, invités, stages, groupes de travail et de recherche, il n’y avait pas de jugements, mais un bouillonnement, une émulation qui nous poussaient à exploiter toutes sortes d’idées, à tirer parti de nos ressources physiques et sensitives.

« Si la radicalité fait du sens, elle comporte ses limites en s’inscrivant dans un champ du devenir. »

Très vite, j’ai ressenti le besoin de faire des solos. Très encouragée, je retrouvais cette ambiance, ce soutien d’équipe. Mis à part l’espace off de La Bâtie, il n’y avait pas de lieu de représentation : nous avons profité des squats aux Grottes pour nous produire dans la rue, dans un bâtiment pour étudiants. »

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1982. Fabienne Abramovich

1982. Premier solo, sur une musique de Nina Hagen. Créé à l'Atelier Danse puis sur la scène libre du festival de La Bâtie

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1982. Fabienne Abramovich
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1993. Fabienne Abrmaovich. La Danse des Aveugles. © Jacques Berthet

« Je me suis éloignée de la danse-théâtre. Plus abstraites que d’autres, mes pièces ont souvent intégré l’image. Je cherchais la fluidité, la circulation, plutôt comme les improvisations du jazz. »

Judo

Fabienne Abramovich

« J’ai été passionnée par le judo, un sport qui procure une expérience sensorielle extraordinaire car on ne travaille qu’avec le poids, les sensations d’équilibre et de déséquilibre de soi-même. Il faut rentrer dans la bascule de l’autre, utiliser l’énergie qu’il produit.

Cette pratique entre en résonance avec la danse contact que j’ai beaucoup développée. Mon premier stage véhicule le souvenir d’une semaine folle : plus qu’un bonheur, une grande découverte, la possibilité de travailler avec le volume d’un corps dans l’espace. Le ballet des porters et lâchers, l’offre à l’autre de la surface de son corps, permettent de travailler sur la confiance à deux, la verticalité, l’horizontalité et le volume. J’en rêvais la nuit… C’est peut-être le point de rencontre des différentes facettes de mon parcours. »

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Steve Paxton Salle Patiño © Jesus Moreno

Steve Paxton, fondateur de la danse contact-improvisation

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1989. Méharée. Fabienne Abramovich © Isabelle Meister

1989. Méharée. Fabienne Abramovich explore les porters-lâchers de la danse contact

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1989. Méharée. Fabienne Abramovich © Isabelle Meister

1989. Méharée.

Ballet-Junior

1980–

Le Ballet Junior

« C’était Fame ! C’était génial ! »

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Ballet Junior © Jesus Moreno
Beatriz-Consuelo

Prisca Harsch, danseuse & chorégraphe

« Je suis entrée au Ballet Junior avec la toute première volée, en majorité issue de l’Ecole de danse de Genève : Patrice Delay, Tamara Bacci, Gilles Jobin, Nicolas Maye et Anja Schmidt (futurs co-fondateurs de Vertical Danse)

Beatriz (Consuelo) a fondé cette école de pré-professionnalisation pour apprendre à une quinzaine de futurs danseurs leur métier sur scène, avec des chorégraphes et des techniciens. Elle était en phase directe avec les désirs et besoins de son fils, Frédéric Gafner (futur Foofwa d’Imobilité), comme ceux de ses élèves. »

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Ballet Junior © Jesus Moreno

Prisca Harsch, danseuse & chorégraphe

« Les spectacles étaient la raison d’être du Ballet Junior. Les chorégraphes venaient à nous »

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Workshop du ballet junior 1989

Pièces d’essai, travaux issus de l’atelier de composition de Noemi Lapzeson et workshop annuel dédié à leurs premiers pas chorégraphiques, les talents « juniors » de Beatriz Consuelo fonctionnent comme une troupe à part entière. 

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1986. L’Eté d’Ivonice Satie. Salle Patiño.Frédéric Gafner, Prisca Harsch, Patrice Delay.

1986. L’Eté d’Ivonice Satie. Salle Patiño.
De g. à dr., dès le 3e : Frédéric Gafner, Prisca Harsch, Patrice Delay.

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1988. Contre-jour de Guilherme Botelho. Salle Patiño. Prisca Harsch, Sarah Ludi et Fiona Sanmartin

1988. Contre-jour de Guilherme Botelho. Salle Patiño.
De g. à dr. : Prisca Harsch, Sarah Ludi et Fiona Sanmartin

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1989. Workshop du Ballet Junior. Sarah Ludi, Frédéric Gafner, Patrice Delay, Ken Ossola.

1989. Workshop du Ballet Junior.
De g à dr : Sarah Ludi, Frédéric Gafner, Patrice Delay, Ken Ossola. 

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Ballet Junior, fille portée

1989. Workshop du Ballet Junior.
Femme portée : Sarah Ludi.

Prisca Harsch, danseuse & chorégraphe

« Nous avions comme professeures Laura Tanner et Noemi Lapzeson. Elles voyaient en nous une source d’inspiration, cette énergie de la jeunesse qui débarque. Noemi s’est tout de suite montrée encourageante et bienveillante, engagée dans une démarche de transmission et non de compétition. Avec ses solos produits à Patiño, elle nous avait fait découvrir la danse contemporaine. Mais très vite, nous nous sommes tournés vers la jeune danse française dont le Festival de Vernier produisait toute la "génération Bagnolet". On fréquentait les squats et l’ancêtre de l’Usine… le punk des années 80 versus l’arrière-garde du contemporain. »

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1989. La chevelure de Bérénice de Laura Tanner. Ken Ossola, Nicolas Maye et Gregory Batardon.

1989. La chevelure de Bérénice de Laura Tanner.
De g. à dr. : Ken Ossola, Nicolas Maye et Gregory Batardon.

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1989. Tues-tu de Noemi Lapzeson pour Vertical Danse. Avec Anja Schmidt et Sarah Ludi.

1989. Tues-tu de Noemi Lapzeson pour Vertical Danse. Avec Anja Schmidt et Sarah Ludi.

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1990. Sad Eyed Lady de Laura Tanner, avec Gilles Jobin et Fabienne Abramovich

1990. Sad Eyed Lady de Laura Tanner, avec Gilles Jobin et Fabienne Abramovich (au fond).

Prisca Harsch, danseuse & chorégraphe

« Noemi nous fascinait. C’était un modèle de femme libre, inspirante… On a fait beaucoup de baby-sitting pour sa fille, on restait chez elle, tout était beau, chaque objet était choisi… Mes deux filles ont participé à ses spectacles. Ma cadette a interprété Noemi petite fille. On était dans une relation passionnelle avec elle. »

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Noemi Lapzeson © Jesus Moreno
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1986. Médée et sa fille, Noemi Lpazeson
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1982. Noemi Lapzeson et Carlo Brandt © Jesus Moreno

1986. Noemi Lapzeson (Médée), Andrea Lapzeson (Médée enfant) et Paula Mango (Médée âgée) dans Je deviendrai Médée.

Prisca Harsch, danseuse & chorégraphe

« Ce groupe qui s’est constitué autour de Frédéric a forgé très vite un esprit de compagnie. On se sentait invincibles. On avait une passion absolue. Nous n’avons jamais rompu nos liens même si, plus tard, nous avons tous développé une carrière à l’étranger… Lorsque j’ai passé des auditions à Paris, en 1991, j’ai découvert que le Ballet Junior y était connu. On ne se rendait pas encore compte de son rayonnement. Aujourd’hui, des danseurs du monde entier y viennent parfaire leur formation. »

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10 ans du Ballet Junior à Patiño

Prisca Harsch, danseuse & chorégraphe

« Nous avons bénéficié de beaucoup de liberté et d’opportunités parce que tout était à construire. Nous étions hyper rigoureux, on bossait comme des fous… mais on était comme une troupe. Le charme et la toute-puissance des premières fois…  »

Grand-Theatre

1981-88

L’Atelier chorégraphique
du Grand Théâtre

1981. Premier atelier chorégraphique du Grand Théâtre.

De gauche à droite : Lucas Crandall, Antonio Gomes, Robert Thomas, Jackie Planeix, Sergio Briceno, Tom Crocker, Laura Smeak et Bill Lark.

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Première volé Atelier Chorégraphique du Grand Théâtre

Inauguré le 24 mars 1981 au Petit-Lancy, le « spectacle de créations chorégraphiques » initié par la direction du Grand Théâtre, en collaboration avec l'Association pour le Ballet de Genève, s'entend comme une heureuse initiative qui vaut « toutes les écoles de chorégraphie du monde ». 

Ils sont une dizaine, poussés par Oscar Araiz, alors directeur artistique du Ballet, à se lancer sur les scènes du Petit-Lancy puis de Patiño. « Il n’y a pas d’école de chorégraphie, c’est l’expérience qui fait le chorégraphe et le futur chorégraphe a besoin de cette opportunité de montrer son travail. Cela donne un bon coup d’énergie à la compagnie, stimule le chorégraphe, les danseurs, le public et moi aussi puisque je découvre beaucoup de surprises dans la compagnie », résume Oscar Araiz. 

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1982 Rhapsodie Oscar Araiz et Myriam Naisy

1982. Grand Théâtre. Myriam Naisy et Oscar Araiz, répétition de Rhapsodie

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1982. Patiño. Oscar Araiz Manon Hotte Bonnie Wycoff Myriam Naisy © CLaude Gafner

1982. Salle Patiño. Dance Workshop par l’Atelier chorégraphique du Grand Théâtre.
De g à dr : Manon Hotte, Bonnie Wyckoff, Myriam Naisy, Laura Smeak et Eva Christiansen

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1980 Ballet du Grand Théâtre de Genève

1980. Le Ballet du Grand Théâtre (photo de programme)

Fabienne Abramovich, danseuse & chorégraphe

« Certains danseurs cultivaient déjà ce désir formidable, salutaire, de produire avec des danseurs. Ce couple, Tom Crocker et Jackie Planeix, lancé dans cette dynamique de création, animait des bords plateau à Patiño après leurs spectacles. »

JACKIE PLANEIX & TOM CROCKER, DANSEURS & CHORÉGRAPHES

« Nous nous sommes rencontrés à l'école Mudra de Maurice Béjart et avons ensuite été engagés au Ballet du XXe siècle.  Suivant notre formation pluridisciplinaire à Mudra (danse classique, contemporaine, flamenco, Bharata Natyam, théâtre, percussion…), nous avons eu envie de connaître d’autres chorégraphes et techniques. Nous avons décidé d'auditionner pour Oscar Araiz dont nous avions vu les Scènes de famille.

Au Grand Théâtre de Genève, nous avions peu de représentations (une trentaine contre 150 à 200 à Bruxelles), du temps et un trop plein d’énergie non exploité. Oscar a mis sur pied un atelier chorégraphique auquel nous avons participé. Puis, il nous a permis de nous lancer pour une soirée à la Salle Patiño. Le spectacle Blue Palme Dance Theatre est né, pour lequel nous avons créé trois pièces avec seize danseurs de la compagnie. »

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1981 Ballet Tom Crocker et Roger Shim © Claude Gafner

1981. Ballet du Grand Théâtre, Tom Crocker (assis au centre)

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1981 Jackie Planeix

1981. Salle Patiño. Blue Palm Dance Theatre

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1981. Blue Palm Dance Theatre

1981. Salle Patiño. Blue Palm Dance Theatre. Au 1er plan : Jackie Planeix et Tom Crocker

« Le succès du Blue Palm Dance Theatre s’est avéré paradoxal : nos collègues désiraient poursuivre l’aventure mais Oscar voulait que nous cessions de travailler avec d'autres danseurs. Nous nous sommes alors interrogés sur nous, nos envies, notre vocabulaire chorégraphique et dramatique et avons décidé de monter une pièce en duo : ce fut Deux, également créée à la Salle Patiño. Grâce à ce refus d'Oscar, nous avions trouvé notre voie. » 

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1982. Blue Palm Dance Theatre. Deux. © Beatrix Stampfli
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1982. Blue Palm Dance Theatre. Deux.

Un vivier fertile

 

Participant au bouillonnement ambiant, cet atelier chorégraphique a fait bien des émules.

Neuf danseurs-chorégraphes évoluant avec Oscar Araiz ont réglé une soirée au prestigieux Festival de Vernier en 1987, devant une salle comble. 

A l'instar de Jackie Planeix et Tom Crocker qui ont poursuivi leur travail de création à deux au sein du duo Blue Palm, d’autres personnalités ont pris leur envol, démarré par des solos, dansé pour Laura Tanner, Fabienne Abramovich ou Vertical Danse, créé des pièces individuelles ou pour le Grand Théâtre puis monté des compagnies : Guilherme Botelho et Didy Veldman (Alias en 1992), Manon Hotte (Atelier Danse Manon Hotte en 1993), Myriam Naisy (Cie Myriam Naisy/ L’Hélice) en 1998. 

Blue-Palm

Blue Palm

JACKIE PLANEIX & TOM CROCKER, DANSEURS & CHORÉGRAPHES

« Hors Patiño, il n’y avait pas de salle ni de scène contemporaine. Tout était à construire. Nous sommes passés au Théâtre Off (Just in time), à Plainpalais, à la Maison de quartier de la Jonction (Deux positions, Danses en carré), au Festival de Vernier, à La Bâtie (Work in progress).
Parallèlement à nos créations, nous avons souhaité donner un retentissement à la danse contemporaine. Nouant des relations avec les écoles de danse, les scènes de la région (Thonon, Pully, Lausanne, Yverdon, Neuchâtel), les spectateurs. Loin de nous l’idée de nous enfermer dans une tour d’ivoire créative. »

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1983. Blue Palm. Just in Time au Theatre Off

1983. Just in time au Théâtre Off

1983. Just in time, répétition au Théâtre Off

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Blue Palm. Yesterday Demain.
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1984. Blue Palm à la Salle Patiño.
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Blue Palm. Deux Positions.

1985. Maison de quartier de la Jonction. Deux positions

Jean-Pierre Pastori, journaliste

« Blue Palm ne s’appuyait pas sur des scénographies imposantes, développant de préférence un lien avec les arts plastiques. Ils proposaient des choses nouvelles et très belles. »

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1984. Esquisses pour Yesterday Demain. Blue Palm.

Esquisses de Michel Braun pour les diapositives de Yesterday demain diffusées sur grand écran par trois jeux de projecteurs.

1984.  Salle Patiño. Yesterday demain

Jackie Planeix & tom crocker, danseurs & chorégraphes

« Nous étions en pleine émergence, il n’y avait aucune contrainte esthétique. Genève nous a permis d'évoluer de manière indépendante. Contrairement à Paris, où les artistes devaient rentrer dans des normes définies par la politique de création au sein des centres chorégraphiques nationaux. Nous avons ainsi pu rester en duo et orienter notre travail vers un style très interdisciplinaire, alliant danse-théâtre-texte. »

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Blue Palm. Recherches pour Deux Positions sur le Rhône.

1985. Arve. Recherche pour Deux positions de Blue Palm

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1982. Le Sacre. Photo presse. © Marc van Appelghem

1982. Photos de presse pour Le Sacre du Printemps d'Oscar Araiz par le Ballet du Grand Théâtre.

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1982. Le Sacre. Photo presse. © Marc van Appelghem

1982. Diptyque pour Le Sacre.

Fabienne Abramovich, danseuse & chorégraphe

 

« La beauté d’agir, quoi qu’il en coûte. »

Myriam-Naisy

Myriam Naisy

Entrée au Ballet en 1981, Myriam Naisy participe en octobre de la même année au Blue Palm Dance Theatre à Patiño et à l’Atelier chorégraphique mis sur pied par l’ABG. L’année suivante, elle crée un solo pour le Festival du Bois de la Bâtie, premier d’une série de chorégraphies remarquées. 

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1988. Myriam Naisy. L'interrogatoire.
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1988. Myriam Naisy. Nevroses.

Alias

1994. Alias se produit à la Salle Patiño après avoir éprouvé sa maturité chorégraphique sur la scène de l’ADC-Studio en 1992 et 1993 (avec Simone Ferro, ex du Ballet du Grand Théâtre, 1982-92).

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1994 Alias – En Manque
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Botelho. Sifflement de nerf de bœuf à l'ADC- Studio
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1993. Botelho. I Remember red. ADC-Studio.

1993. ADC-Studio, invités. i remember red, Guilherme Botelho, Didy Veldman et Simone Ferro

Ci-contre, de gauche à droite :

1990, Sad Eyed Lady, création de Laura Tanner.
Gilles Jobin (ex Ballet Junior), Laura Tanner, Sergio Briceno (ex Ballet du Grand Théâtre 1980-89), Fabienne Abramovich (allongée).

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Sad Eyed Lady. @ Jesus Moreno Collection Laura Tanner

Ci-contre, de gauche à droite :

Laura Tanner,
Simone Ferro (ex du Ballet du Grand Théâtre, 1982-92),
Mena Avolio.

Toutes les trois ont dansé Au milieu de nulle part (chorégraphie de Laura Tanner) à Patiño.

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 Laura Tanner, Simone Ferro (ex du Ballet du Grand Théâtre, 1982-92) et Mena Avolio © Jesus Moreno Collection Laura Tanner
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1993. Au milieu de Nulle Part. Laura Tanenr

1993. Au milieu de nulle part, chorégraphie de Laura Tanner.

Ci-contre :

Vanessa Mafé 
et Véronique Ferrero.

Répétition d’Une certaine Ophélie au studio de l’ADC, chorégraphie de Yann Marussich pour Vertical Danse.

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1992. Une certaine Ophélie. Vanessa Mafé et Véronique Ferrero

Au Grand Théâtre depuis 1987, Vanessa Mafé rejoint la compagnie Vertical Danse en 1991 puis fonde le groupe de performance expérimentale Co M-S-K avec Markus Siegenthaler (ex du Ballet du Grand Théâtre, 1982-92) et le plasticien Jondi Keane.

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Vanessa Mafé, Markus Siegenthaler et Jondi Keane
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Co MSK

Co M-S-K

Un petit air d’Atelier chorégraphique ?

A partir de 1996, sous l’impulsion de Claude Ratzé, l’ADC passe ses premières commandes à de jeunes chorégraphes. En ce mois de mai inaugural, 3 pièces de 20 à 30 min sont à l’affiche de la Salle Patiño : Palabras, de Marcela San Pedro, L'Odeur de l’ombre de Stijn Celis, et Corpus Callosum du trio Vanessa Mafé-Markus Stiegenthaler-Jondi Keane. 

Un désir de leur faciliter le passage du spectacle « d’atelier » ou de « studio » à celui des plus grandes scènes, comme « une réponse au Grand Théâtre qui faisait travailler à l’époque ses danseurs pour la création personnelle. » Ironiquement, sur les 3 pièces, 2 ont été créées par des « dissidents » du Grand Théâtre : Stijn Celis (1992-96), Vanessa Mafé (1987-91) et Markus Siegenthaler (1982-92) ont appartenu à l’institution. 

Claude Ratzé, directeur de l’ADC (1992-2017)

Noemi-Lapzeson

1981-2017

Les cours
de Noemi Lapzeson

1981, fraîchement établie à Genève, Noemi est invitée par Oscar Araiz à donner des cours au Ballet du Grand Théâtre. Elle est également conviée par Tane Soutter à animer des stages à l'ERA qui se transformeront, très vite, en cours réguliers. 

A partir de 1988, Noemi assure les cours de danse contemporaine ‘Avancés’ dans un des studios de l’ADC à la Maison des arts du Grütli. 

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Noemi Lapzeson en répétition

Noemi Lapzeson en répétition

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Noemi Lapzeson en studio @ Claude Gafner

1981. Cours donné au Ballet du Grand Théâtre

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Noemi Lapsezon dans les Studios de l'ADC au Grütli – © photo Jesus Moreno

Noemi Lapzeson, Studio de l’ADC

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Fabienne Abramovich. 1992

Fabienne Abramovich

« Je vois cette femme, elle produit une évidence, un désir fort… 
Je suis tout de suite allée suivre ses cours. »

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Diane Decker 1987

Diane Decker

« C’était une excellente pédagogue, dotée d’une autorité naturelle. »

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Laura Tanner @ Jesus Moreno Collection Laura Tanner

Laura Tanner

« Ses cours étaient notre point de rencontre, les participants étaient très ouverts, très enthousiastes. »

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Noemi-Fabienne

Fabienne Abramovich

« Je suis allée assister à une de ses premières performances, peut-être celle de la Galerie Andata Ritorno… Je vois cette femme, elle produit une évidence, un désir fort… 

Je suis tout de suite allée suivre ses cours. Cette femme me fascinait. Son énergie, son charisme, sa dynamique et sa force, sa voix portait loin pour encourager, elle produisait un rythme terrien, ça tam-tamait dans le sol…

Il y a eu une rencontre. Un réveil. Elle donnait des petits noms, je suis devenue ‘La Fab’. Un jour, elle m’a demandé ce que je faisais, pourquoi je ne venais pas tout le temps… je lui ai répondu que je n’avais pas d’argent pour y assister régulièrement. Elle a répliqué : tu me donnes ce que tu veux et tu viens devant. A ma droite. Odile (Ferrard) était devant, Laura (Tanner) pas très loin et moi, sur la gauche, avec deux ou trois danseurs du Grand Théâtre. Plus tard, elle m’a offert cette bourse pour New York. Je n’y aurais pas forcément été sans son impulsion. Quel bonheur ! » 

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Noemi Lapzeson performance Andata Ritorno © Jesus Moreno

1982. Performance de Noemi Lapzeson. Galerie Andata Ritorno

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Noemi Lapzeson © Jesus Moreno

Années 80. Cours de Noemi Lapzeson, sous-sol de l’ERA

Pauline-de-Groot

« Je suis partie à Amsterdam, chez Pauline de Groot, explorer la release technique et la danse contact. Avec la release technique, nous avons abordé la méditation visuelle sur le corps, la respiration, les cours sur le squelette et les articulations, les massages : tous les jours, allongés sur le sol, nous mémorisions les séquences les yeux fermés. Ce travail sur la perception de l’autre dans l’espace était fondamental, on a appris à reconnaître l’autre à travers le rythme de ses pas même si on ne le voyait pas.

Quand je suis revenue à Genève, Noemi m’a demandé ce que j’avais fait : elle avait tout de suite remarqué les changements profonds. »

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1989. Fabienne Abramovich © Isabelle Meister

1989. Méharée, Fabienne Abramovich.

Noemi-Diane

Diane Decker

« J’ai beaucoup appris avec Noemi, y compris la dureté du métier. Elle mettait deux danseuses sur la reprise d’un rôle pour attiser la concurrence tout en ayant tendance à vampiriser – il lui restait un fonctionnement hérité de ses années difficiles chez Martha Graham.

A l’époque, elle avait quelque chose de la star, auréolée de la caution Graham et d’une vie de danseuse que personne n’avait en Suisse. Mais c’était une excellente pédagogue, dotée d’une autorité naturelle. Si elle n’avait pas été là, je n’aurais pas continué. Je lui dois une dizaine d’années déterminantes. »

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1989. Diane Decker © Didier Varrin
Noemi-Laura

Laura Tanner

« Rue Charles-Bonnet (ERA), chez Beatriz (Ecole de danse de Genève), puis au Grütli (ADC-Studio), il y avait des cours de danse, Genève n’était pas un total no man’s land. J’y ai croisé Diane (Decker), Philippe Saire, Odile (Ferrard)… Ils ont réuni pas mal de gens qui avaient besoin de s’entraîner. Notamment chez Noemi : ses cours étaient notre point de rencontre, les participants étaient très ouverts, très enthousiastes. Il y avait une envie, quelque chose qui allait jaillir. »

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1984. Laura Tanner et Fabienne Abramovich chez Beatriz Consuelo © Jesus Moreno

1984. Laura Tanner et Odile Ferrard, Ecole de danse de Genève

En-Ville

Pendant ce temps

En ville…

Diane Decker, danseuse & chorégraphe

« Le rapport au temps est étrange : sur le moment, cette conquête m’a paru longue. Puis le reste a été vite, tous les métiers autour se sont développés rapidement : administrateur de compagnie, scénographe, éclairagiste… »

1977. En direct du studio 4 de la TSR, Passage de la Radio. Extrait de l’Espace danse du duo « Pit et Phil » pour La Lucarne Ovale.

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1978. Duo de Danièle Barde et Mireille Fayseau.

1978. Maison des jeunes et de la culture de Saint-Gervais. Duo de Danièle Barde et Mireille Fayseau.

1978. TSR, plateau de La Lucarne Ovale. Solo de Karole Armitage. 

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1982. Special isuue © Jesus Moreno

1982. Maison de quartier de la Jonction. Special issue, performance de Noemi Lapzeson et Carlo Brandt

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1983. Salle Traverse (Maison de quartier des Pâquis). Duo de Danièle Barde et Jean-Louis Kilcher.

1983. Salle Traverse (Maison de quartier des Pâquis). Duo de Danièle Barde et Jean-Louis Kilcher.

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1984. Manon Hotte au Sud des Alpes © Denis Van Appelghem

1984. Sud des Alpes. Titanic de Manon Hotte (danse), Laurence Rochaix (comédienne) et Jacques Siron (contrebassiste).

1984. IIIe Rencontres pour la danse. 
Maison des jeunes et de la culture du Bout-du-Monde. 

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1984. 3e rencontres
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1984 Jazz Ballet de Brigitte Matteuzzi

Modern Jazz Ballet de Brigitte Matteuzzi

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Jazz Ballet de Brigitte Matteuzzi

Modern Jazz Ballet de Brigitte Matteuzzi

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Tane Soutter

Tane Soutter

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Diane Decker. Tiempo. © Jesus Moreno

1986-87. Esplanade de la RTS. Laura Tanner et Diane Decker, reprise de Tiempo (création de Laura Tanner) 

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1987. Espace Orlandi. Solo de Laura Tanner © photo Jesus Moreno – Collection Laura Tanner

1987. Espace Orlandi. Solo de Laura Tanner.

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1990. La SIP. Sad Eyed Lady (création de Laura Tanner). © Jesus Moreno – Collection Laura Tanner

1990. La SIP. Essai pour un carton d’invitation de Sad Eyed Lady (création de Laura Tanner).

Fabienne Abramovich, danseuse & chorégraphe

« On est nés de ce désir ardent des années 80, un désir irrépressible d’abattre les murs qui n’était pas dirigé contre le Grand Théâtre. A Genève, il n’y avait rien, on était jeunes, animés d’une joie de faire pour vivre, d’une énergie qui était là, pour soi-même. Cet élan vigoureux et nécessaire : c’était beau ! »